Bon nombre de formateurs s’occupent d’assurer que les étudiants sont en bonne santé mentale; c’est un important sujet de discussion dans les milieux universitaires et administratifs. Il est bien établi que les étudiants universitaires et collégiaux sont à risque élevé de développer des maladies et des troubles mentaux. La moitié de tous les cas de maladies mentales pouvant être diagnostiquées commencent dès l’âge de 14 ans, et 75 % avant l’âge de 24 ans. 1
- Les étudiants postsecondaires (PS) sont deux fois plus susceptibles de signaler des symptômes de maladie mentale et de détresse élevée que des jeunes non universitaires. 2
- Au Canada, le suicide est la deuxième cause principale de mortalité parmi les personnes âgées de 15 à 24 ans, et explique presque 25 % des décès. 3
- La maladie mentale est un indicateur important du niveau de scolarité. 4
Des établissements PS ont éprouvé des difficultés en s’efforçant de prévenir, d’identifier et de s’occuper de maladies mentales sur les campus. Des problèmes se sont présentés en raison des services fragmentés, des réponses réactives au lieu de proactives, et du financement sporadique ou insuffisant; ces éléments sont aggravés par une demande élevée de ressources. 5 La majorité des établissements PS publiquement financés au Canada offrent des programmes de sensibilisation ou de promotion de la santé mentale dans une certaine mesure. 6 Des services de conseil sont généralement disponiblesà la plupart des endroits. Toutefois, l’ampleur et la profondeur des programmes étaient mises en question; il se peut que le personnel ne représente pas les caractéristiques de la population des étudiants (par ex., diversité de genre et de race), ce qui peut inhiber la participation des étudiants et l’efficacité des conseils; les sessions de consultation étaient limitées et les procédures de suivi étaient inhabituelles.
Why are so many students struggling with their mental health?
The College Student Mental Health Crisis
State of Mind in the College Classroom
Bien que la liste ne soit pas complète, des études ont trouvé qu’une formation inadéquate relativement aux stratégies d’adaptation à la santé mentale, l’absence d’appui pendant la transition vers l’école postsecondaire, la perception de la stigmatisation envers la maladie mentale, la pression des pairs en général et un manque de connaissanceà propos des services de conseil offerts sur les campus ont tous un effet sur la santé mentale des étudiants. Dans une étude examinant cinq collèges et universités au Canada, on a mené des entrevues pour mieux comprendre la culture de santé mentale sur le campus et les stratégies d’adaptation, ainsi que pour identifier les besoins des étudiants en matière de santé mentale et les lacunes des services de santé mentale dans le système de formation postsecondaire. Pendant les recherches, cinq thèmes ont émergé : les préjugés envers la maladie mentale; la culture sur le campus relative à la santé mentale; la disponibilité et les barrières aux services de santé mentale sur le campus; les aménagements aux besoins des étudiants en matière de santé mentale; et les stratégies d’adaptation à la santé mentale des étudiants. 7
L’Association des services aux étudiants des universités et collèges du Canada, en collaboration avec l’Association canadienne pour la santé mentale, a identifié sept éléments clés pour l’élaboration d’un cadre systémique en vue d’appuyer « le bien-être mental et l’apprentissage », depuis le niveau des structures, priorités, politiques et procédures de l’organisation jusqu’au niveau individuel. 8 Prenez un instant pour examiner le cadre de santé mentale des étudiants PS et analysez d’un œil critique dans quels domaines votre organisation peut renforcer son soutien. À qui pouvez-vous exprimer vos opinions et suggestions?
Soyez à l’affût!
La Commission de la santé mentale du Canada et le Groupe CSA s’engagent à développer une norme sur la santé et la sécurité psychologiques des étudiants postsecondaires (la norme EPS).
Semblable à la norme élaborée pour les milieux de travail, y compris le corps professoral et le personnel, la norme EPS servira de ligne directrice de processus facultatif pour aider les établissements d’enseignement à préconiser et à soutenir la santé et la sécurité psychologiques des étudiants, et à encourager leur succès.
Il est incontestable que les étudiants postsecondaires éprouvent des niveaux supérieurs de stress provenant de sources multiples. Des expériences négatives et de mauvais sentiments peuvent dissuader l’étudiant de chercher de l’appui. On est loin de l’époque où un manque de sommeil était la principale cause des sentiments déprimés chez l’étudiant (mais c’est toujours un facteur contributif). 9
Quelle en est la cause?
La réponse n’est pas simple. Il est possible que l’augmentation puisse être liée à la croissance en diversité des étudiants (par ex., étudiants handicapés, étudiants internationaux, une représentation plus élargie de la population générale en termes de genre, de race, de facteurs sociaux et économiques), aux progrès en matière de traitement des maladies mentales, appuyant indirectement la participation universitaire et/ou une plus grande disposition des étudiants à chercher de l’aide pour des problèmes de santé mentale. Peu importe la cause, il est important de rappeler que les étudiants ont maintenant besoin de soutien pour leur santé mentale.
La National CollegeHealthAssessment (NCHA), un sondage national en ligne qui recueille des renseignements sur le comportement, les attitudes et les perceptions des étudiants quant à la santé, a démontré une augmentation de la dépression, de l’anxiété et des tentatives au suicide parmi les étudiants postsecondaires en Ontario.
- 46 %des étudiants ont fait rapport de sentiments de dépression si forts au cours de l’année précédentequ’ils avaient des difficultés à fonctionner
- 65 %des étudiants ont fait rapport des sentiments d’anxiété insurmontables au cours de l’année précédente
- 14 %ont sérieusement songé au suicide durant l’année précédente
- 2,2 %des étudiants ont fait une tentative de suicide au cours de l’année précédente
- 9 %ont indiqué qu’ils avaient fait une tentative desuicide, mais pas durant l’année précédente 10